Introduction
Une récente étude de cohorte à grande échelle a confirmé que tout gain d'activité physique (AP) augmente la longévité quel que soit le niveau d'activité initial, en particulier chez les adultes d'âge moyen et les patients atteints de cancer [1]. De plus, la valeur de l'activité physique dans la prévention du cancer est bien connue et documentée, en particulier pour le cancer du sein. En effet, une méta-analyse de 2016 de 38 articles faisant état du suivi de cohorte a montré que les femmes les plus actives physiquement diminuaient significativement leur risque de développer un cancer du sein [2]. L'activité physique est également bénéfique pour les patientes sous traitement et en convalescence suite à un traitement contre le cancer du sein. De plus, l'AP semble intéressante en prévention tertiaire comme le démontre une méta-analyse réalisée en 2019 qui a montré que les survivantes du cancer du sein les plus actives physiquement avaient un risque de décès significativement réduit [3]. Les effets positifs incluent le renforcement musculaire, une meilleure condition physique, moins de fatigue, un meilleur sommeil et une meilleure qualité de vie [4], [5], [6], [7]. Le reconditionnement par exercice encadré a montré son intérêt à court terme pour améliorer l'ensemble de ces critères. mais les données de la littérature ne confirment pas cet intérêt à long terme. Cependant, en pratique quotidienne on constate que la poursuite de l'AP est difficile à maintenir dans le temps, ce qui peut expliquer en partie des résultats insuffisants sur le long terme. [8, 9].
Encourager un état d'esprit qui inclut la motivation et l'autodiscipline pour maintenir des comportements sains en général, ou encore l'adoption d'habitudes et la création de conditions qui aident les patients à maintenir une activité physique sont des concepts bien décrits dans la littérature [10, 11]. De même, la valeur de l'éducation à la santé dans la promotion de changements de style de vie menant à un comportement plus sain est bien documentée [12, 13]. L'éducation à la santé est d'autant plus efficace qu'elle intègre les différents aspects d'une bonne hygiène de vie (AP, bonne alimentation, confiance en soi…).
Dans ce contexte, il semble nécessaire de réfléchir à une AP collaborative, intégrée et contextualisée avec possibilité d'accompagnement post-rééducation afin d'augmenter les chances de maintenir les comportements sains acquis en rééducation [14, 15]. Une solution à cela est de proposer des outils qui permettent une activité de groupe ludique et facile à réaliser dans des conditions réelles. Le vélo électrique est prometteur pour atteindre ces objectifs et a déjà démontré son acceptabilité chez les patients atteints de maladies chroniques [16]. Cependant, son utilisation pour promouvoir la santé nécessite un bon contrôle du niveau d'activité pour assurer la sécurité des patients. Pour y parvenir, un prototype de vélo à assistance électrique (VAE), a été spécifiquement développé et testé dans une étude pilote sur des sujets sains, mettant en avant son accessibilité, sa simplicité et sa sécurité d'utilisation [17]. Le vélo électrique intelligent intègre une électronique permettant une assistance optimale au vélo et personnalisable à tout moment grâce à un algorithme original réglable via un smartphone. En temps réel l'application intègre, analyse et transmet les paramètres du vélo (puissance du moteur, charge de la batterie, etc.) et du patient (puissance musculaire, fréquence cardiaque, cadence de pédalage) ainsi que les données relatives à la sortie (dénivelé, itinéraire, distance, etc.). Nous émettons l'hypothèse qu'en permettant la personnalisation des séances réalisées en extérieur en groupe, l'utilisation de ce VAE favorisera le maintien de l'activité physique post-rééducation, et apportera de l'autonomie aux patients en maintenant les bénéfices acquis lors de la rééducation. L'objectif de cette étude pilote était donc de tester, selon un devis avant/après, les effets d'un programme multidisciplinaire sur la quantité d'activité physique entreprise et la condition physique des patientes suivant un traitement contre le cancer du sein.
Étudier le design
Étude pilote monocentrique prospective longitudinale non randomisée réalisée en collaboration entre le centre médical Rocheplane (fondation Audavie), Saint Martin d'Hères, le CHU Grenoble Alpes et l'Université Grenoble Alpes, France entre octobre 2017 et octobre 2018.
Population
Patientes adultes atteintes d'un cancer du sein, qui avaient suivi un programme de réentraînement à l'exercice supervisé de 3 semaines au cours des 6 derniers mois. Les autres critères d'inclusion étaient : la capacité à utiliser un vélo pour les sorties en plein air, le poids
Résultats
Tous les patients avaient terminé une chimiothérapie curative initiale, la majorité avaient reçu un traitement prophylactique contre les rechutes et tous avaient reçu des soins de suite et de réadaptation (CRF). Nous avons inclus 14 femmes qui ont été réparties en 3 groupes. Tous ont été inclus dans les analyses ITT, cependant, deux ont arrêté de participer aux ateliers avant la fin de l'étude, et ont participé à moins de 6 sorties en vélo électrique. Ainsi, seuls 12 patients ont été inclus dans les analyses PP (Fig. 1). Les caractéristiques de tous
Discussion
Cette étude pilote a proposé une approche innovante basée sur un programme complet de sorties en vélo à assistance électrique et un programme d'éducation à la santé, réalisé hors du cadre des structures de santé institutionnelles permettant une transition entre un programme de rééducation classique et l'autonomie nécessaire à la fin de la « " soins médicaux. Les objectifs de cette étude étaient de vérifier la faisabilité de la mise en place d'un tel programme, d'observer l'évolution de la quantité d'activité physique
Conclusion
Les sorties intelligentes à vélo à assistance électrique en petits groupes semblent prometteuses comme moyen d'encourager les survivantes du cancer du sein à continuer à pratiquer une activité physique dans la transition de la réadaptation à l'autonomie et à la vie quotidienne normale. En effet, la faisabilité et l'adhésion des participants à un tel programme ont été confirmées et les résultats sur l'évolution des paramètres physiologiques ont montré une ampleur d'effet intéressante. La phase de transition entre soins médicaux supervisés et autonomie
Source de financement
Cette recherche n'a reçu aucune subvention spécifique d'organismes de financement des secteurs public, commercial ou à but non lucratif.
Éthique et exigences réglementaires
Le protocole a reçu l'approbation du Comité de Protection des Personnes (CPP) du Sud de la Méditerranée le 13 septembre 2017 et l'autorisation complète de la Commission Nationale de l'Informatique et des Libertés le 17 octobre 2017. L'Agence Nationale de Sécurité du Médicament and Health Products (ANSM) a été informé le 28 août 2017, et le protocole a été enregistré sur le site internet clinical trial.gov (NCT03340857).
Déclaration de contribution de paternité de crédit
Sophie Rey-Barth : Conceptualisation, Ecriture – brouillon original. Nicolas Pinsault : Conceptualisation, Supervision, Rédaction – brouillon original. Hugo Terrisse : Analyse formelle, Visualisation, Rédaction – révision & édition. Claire Eychenne : Administration de projet, Investigation, Curation de données, Rédaction – révision & édition. Carole Rolland : Administration du projet, Investigation, Rédaction – révision & édition. Alison Foote : Visualisation, Rédaction – brouillon original, Rédaction – révision et édition. Catherine Guyot :
"CITÉ"
https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S1350453322000091